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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 19:20

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© Jean-Louis Crimon                                      Autoportrait avec Verlaine. Paris. 2013.

 

 

Jadis et Naguère. Paris. Léon Vanier, Libraire-Editeur. 19, Quai Saint-Michel, 19. Nouvelle Edition. 1891. Dit comme ça, sûr, ça n'est pas très excitant. Pas très attirant. Sans nom d'auteur, est-ce moins flatteur ? Le recueil se décompose en deux parties. L'auteur l'a voulu ainsi. Cette pièce -on dit comme ça- se trouve dans Jadis. Pages 19, 20 et 21. Elle est dédiée à Charles Morice. Son titre: Art Poétique. La première strophe est la plus connue, si bien chantée par un certain Léo Ferré, qui préfaça, naguère, dans la collection du Livre de Poche, les Poèmes Saturniens. Vous ne pouvez pas ne pas connaître:

 

De la musique avant toute chose,

Et pour cela préfère l'Impair

Plus vague et plus soluble dans l'air,

Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

 

Plus loin, redoutable conseil à tout rimailleur débutant. Que je suis toujours et pour longtemps. Variante: Que je suis depuis longtemps et pour toujours. Le conseil en question :

 

Prends l'éloquence et tords-lui son cou !

Tu feras bien, en train d'énergie,

De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?

 

Sans oublier la fin, superbe fin, devenue précepte ou proverbe:

 

Que ton vers soit la bonne aventure

Eparse au vent crispé du matin

Qui va fleurant la menthe et le thym...

Et tout le reste est littérature.

 

Verlaine, bien sûr. Verlaine. Relire Verlaine. Relire Jadis et Naguère. Chaque soir de la semaine. Relire Verlaine. Des comme ça, y'en a plus guère.

 

 

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