Chirac vote Hollande. Marrant comme nouvelle. Une page entière dans un quotidien du matin. Plusieurs brèves à la radio. Des sujets un peu partout à la mi-journée. Comme si c'était toujours la presse écrite qui doive souffler les bonnes idées à la radio et à la télé. Chirac choisit Hollande. Nouvelle pas si nouvelle. En juin dernier, si ma mémoire est bonne, ça avait déjà été dit. A plusieurs reprises. En Corrèze. Face aux caméras. A l'époque, certains, pas très adroits, ou plutôt vraiment maladroits, avaient laissé entendre que le vieux Chirac n'avait plus ... "toute sa tête". Ou que c'était, -dixit Bernadette- de l'humour corrézien.
Autant parler du rôle des indécis : 26 % des électeurs n'auraient, aujourd'hui, pas encore choisi leur candidat. Un électeur sur quatre ne sait pas encore pour qui il va voter. Voilà une information importante. D'une autre teneur. D'une autre importance. Mais face à ce faux scoop "Chirac vote Hollande", ça ne fait pas le poids. L'info a ses lois. A cinq jours du premier tour, on traite de vraies questions.
Chirac vote Hollande. Jacques vote François. Chirac vote François Hollande. François en redemande. Rien d'étonnant au fond.
Juste retour des choses. Juste fidélité, sinon à des engagements, au moins à certaines valeurs. Des valeurs qui, au-delà de la séparation, parfois arbitraire, entre "gauche" et "droite", traversent facilement la rue. La rue principale de la République. Je me souviens d'un vieux Président malade, mais lucide, qui, manifestement, en 1995, dans son coeur, avait voté... Chirac. Chirac le républicain. Chirac, le radical socialiste.
Pas si fou, le vieux rad soc, à cinq jours du premier tour ! Retour d'ascenseur. A la gauche de son coeur. A jamais vraiment été homme de droite, le Chirac ! Dans la famille, la droite, c'était plutôt Bernadette. La preuve ? Elle est la seule aujourd'hui à afficher publiquement son soutien au roitelet républicain, sauveur d'emplois sur la fin. Sauveur d'emplois. A contre-emploi. Sauveur d'emplois. Surtout du sien.