Thierry Roland est mort la nuit dernière. Minute de silence au sein du club France. Rituels habituels des hommages. Plus ou moins sincères. Vraies larmes de Larqué, de toujours, son compère. Des galons, des galères. Commentaires peu amènes de ceux pour qui "c'est pas dommage". Tirs groupés pour stigmatiser, une dernière fois, les tristes "débordements" du célèbre télé-commentateur. Arbitre Tunisien et Roumains "voleurs de poules". Sur les réseaux, dits sociaux, les justiciers de la dernière heure jouent les courageux. Sans se rendre compte qu'ils jouent désormais "hors-jeu". Assassiner un mort, ça ne se fait pas.
La veille, les bleus de Blanc ont battu l'Ukraine 2 à 0. Des bleus foudroyants, Une victoire du tonnerre, Une victoire éclair, ont titré les journaux du matin. Cocoricos tricolores, ça ne mange pas de pain.
La jeune fille au foulard rouge a été retrouvée. On la croyait à tout jamais perdue. Non, ce n'est pas un fait-divers. Juste la découverte d'un pêcheur de l'Isère. Joli tableau de Charles Camoin, l'un des maîtres du fauvisme.
Pendant ce temps-là, l'ophtalmo de Damas continue d'assassiner son peuple. En toute impunité. Plus de 15.000 morts déjà. ONU impuissante. Le concert des Nations sonne faux. Faut-il leur dire, aux Nations Unies, que "Droits de l'Homme", en Syrie, doit d'abord s'écrire "Droits de l'Homs" ?
En Europe, on s'en moque, on s'en tape. Tout ça ne tourne pas très rond. On tape dans un ballon rond.
L'Euro se joue sans problèmes. On oublie les sujets qui fâchent. L'Ukraine, côté libertés, ça craint. En Ukraine, libertés à la traîne. La FIFA tient son monde. L'UEFA aussi. L'ONU n'y arrive pas.
Cessons la mascarade. Carton rouge à Bachar-el-Assad.