Rome. Septembre 2012. © Jean-Louis Crimon
Je croyais la manie urbaine strictement parisienne. Mais, qu'à cela ne tienne, à Rome aussi, tant pis pour les nanas, l'amour se fait... cadenas. Mam'zelle Angèle, Pont Saint-Angel... Amour éternel...
L'amour qu'on cadenasse, même avec l'air bonasse, à Rome ou à Paris, de la haute ou de la populace, ça oui, je prends les paris, très vite, sûr, ça lasse. Pardon pour le propos salace, la clef d'amour, c'est porno-dégueulasse. A Rome ou à Paname, on passe, sans état d'âme, de Ma Demoiselle à Ma Dame. N'en déplaise à la femme, je trouve ça plutôt infâme. La fille qu'on embrasse, si faut qu'on la cadenasse, franchement, ça tourne à la ramasse...
Même si, impavide, face à la peur du vide, la ville éternelle s'exclame : J'ai un Tibre dans mon moteur. La clef est à l'intérieur.
Au diable la passion fleuve, je préfère couler des amours paisibles de rivière. Au sud de la France. Pour la romance sur la Durance, j'ai un peu d'endurance.
Passerelle des Arts ou Pont de l'Archevêche,
L'amour est dans la dêche,
Ponts de Seine ou Ponts du Tibre,
Pour l'amour-cadenas, je n'ai pas... la fibre.
Tu peux faire ton bégueule, J'vais te casser la gueule, Toi qui joues le fou d'amour, Toi, le faux amour, la ferme ! Tu n'es qu'un sinistre amour qui enferme...
Impair et passe. Je m'achète un passe. Pour libérer la fille qu'on cadenasse. Aider la belle à se faire... la belle. Même si, tapis dans l'ombre, quand le fleuve tourne au sombre, le vieil amant est là, vieux briscard qui se voit déjà, avec ou sans cadenas, la prendre dans ses bras. Pour se l'enchaîner de plus belle...
L'amour-prison, ça ribambelle...