Contraints au silence -loi électorale oblige- les 10 sont aujourd'hui au repos. Pause et balade, au menu de ce samedi 21 avril. Break salutaire. Selon la loi électorale, les candidats à l'élection présidentielle son interdits, depuis vendredi minuit, de "toute action de campagne et de tout acte de propagande". Repos forcé donc, pour chacun des dix. Dans leurs fiefs respectifs ou dans leur lieu de villégiature préféré. Nicolas Sarkozy, chez lui, à Paris. Jean-Luc Mélenchon aussi. François Hollande à Tulle, dans son canton de Corrèze. François Bayrou, dans son village natal de Bordères, puis à Pau. Philippe Poutou à Bordeaux. Repos aussi pour Nathalie Arthaud. Eva Joly reçoit sa soeur norvégienne. Samedi en famille pour Marine Le Pen. Jacques Cheminade va cheminer, se promener, pour se "changer les idées". Nicolas Dupont-Aignan a prévu de déjeuner avec son équipe de bénévoles.
Moi qui ne suis pas candidat, j'ai décidé d'aller au cinéma. Je veux aller voir un film dont ma radio préférée, ce matin, n'a pas dit que du bien. Je veux me faire mon idée. Mon idée à moi. Parfois, souvent, celui qui se comporte en juge souverain, se trompe. Il exécute, dans le pire sens du terme, une oeuvre qu'il n'a pas su comprendre. Pas su recevoir. Pas su accueillir. Une oeuvre dont il n'a pas su prendre toute la mesure. Le jugement, tout en démesure, est simplement "assassin". Le réalisateur, l'auteur, celui qui a consacré trois ans de sa vie à donner naissance à cette oeuvre, pour lui, essentielle, voit son travail réduit en cendres. Le film, c'est Les Fraises des bois de Dominique Choisy. Les Fraises des bois. Que les censeurs se rassurent, ceci n'est pas un message codé : le film de Choisy n'a rien à voir avec une certaine fraise des bois, malmenée autrefois par quelqu'un qui se prenait pour un éléphant. Comprenne qui pourra. Moi qui ne suis pas candidat, je vais au cinéma. Mais j'ai hâte d'être à demain.
Près de 45 millions d'électeurs inscrits pour le premier tour de cette présidentielle. 85000 bureaux de vote. 36000 communes concernées.
On vote dès ce samedi à Saint-Pierre et Miquelon, en Guyane, en Guadeloupe, en Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin et en Polynésie Française. Vont également voter ce samedi les Français du continent américain. Une mesure déjà en vigueur en 2007, pour éviter qu'avec le décalage horaire, ces "électeurs du bout du monde" ne soient appelés à se prononcer dans le secret de l'isoloir, une fois les résultats... déjà connus en Métropole.
En revanche, à La Réunion, à Mayotte, à Wallis et Futuna et en Nouvelle Calédonie, ainsi que pour tous les autres Français de l'étranger, le scrutin du premier tour se déroulera dimanche.
Les bureaux de vote ouvriront demain à 8 heures. Première estimation sur la participation à midi.
Sur les dix candidats, je me demande combien seront-ils à s'endormir, cette nuit, en se disant: "En cas d'échec, j'arrête la politique et vous n'entendrez plus parler de moi ! "