La plus belle et la plus réussie de toutes les passations de pouvoirs. Sans aucun doute. La nouvelle ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a offert un livre à Frédéric Mitterrand, le ministre qui s'en va. Les gens qui offrent des livres sont des gens attachants. L'ancien ministre avait déclaré, en accueillant la jeune professeur de Lettres : "C'est un jour de chance pour ce ministère". C'était hier.
Aujourd'hui, relire "Les derniers jours de la classe ouvrière", paru chez Stock, en 2003. Aurélie Filippetti sait de quoi elle parle et d'où elle vient : petite-fille d'immigré italien installé en Lorraine et fille d'un ancien mineur communiste.
En dédicace du livre de l'Italien Erri de Luca, la Franco-Italienne Aurélie Filippetti a cité le Mexicain Carlos Fuentes : "La littérature est une blessure par où jaillit l'indispensable divorce entre les mots et les choses. Par cette blessure nous pouvons perdre tout notre sang."
Carlos Fuentes mort depuis peu. Carlos Fuentes toujours vivant dans le coeur d'une jeune ministre qui aime les livres. Qui aime les livres et les écrivains qui les écrivent. Qui sait surtout partager son bonheur.