Amiens. Le Courrier Picard. Août 1979. © Gérard Crignier.
Dans la vie de localier, journaliste attaché à une locale, une ville de plus ou moins grande importance, pas forcément la locale du siège du journal, il y a des journées plus ou moins calmes, des journées où l'actualité est comme en sommeil. Surtout l'été. Il faut profiter de ces rares moments pour se lancer sur des papiers d'initiative. Faire des propositions au chef, au rédacteur en chef. Sur ce plan-là, j'ai toujours été chanceux. Toujours bénéficié d'une bonne oreille, d'une bonne écoute et d'un bon accueil. La moindre de mes idées se concrétisait facilement. Juste à l'écrire et à donner la copie dans les délais au secrétaire de rédaction.
Les mots de la rue, petit papier sans prétention, est paru dès le lendemain. A l'origine, une maison en bois aperçue de la vitre du bus, en direction du campus. La maison qui semble inhabitée porte un joli nom. ESPERANCE. Un signe comme une évidence. J'écris dans ma tête en silence. De retour au journal, juste à confier au clavier de ma machine à écrire le sentiment du moment.
Aujourd'hui, au bord de la rue, la maison n'existe plus. Son nom s'est effacé avec elle. ESPERANCE a disparu.
© Jean-Louis Crimon