L'été de nos 8 ans, l'aventure, pour nous, les garçons, ce sont des journées entières à jouer aux cow-boys et aux indiens. Mais au far-west de l'enfance, je n'ai jamais aimé être cow-boy. A chaque fois, sous la menace de colts en bois, les grands me disent : c'est toi l'indien. Ce qui me va bien. D'autres qui ont mon âge, sont aussi des indiens. Selon les années, on sera Cochise, Plume d'Aigle, Sitting Bull ou Géronimo. Cachés dans les hautes herbes, on s'invente des proverbes. Pour toujours, le plus beau sera : Indien vaut mieux que deux tu l'auras.
La fabrication des coiffes et la décoration sculptée à l'opinel de nos lances de noisetier prenaient une bonne partie de la première journée des grandes vacances. Les grandes filles, les soeurs aînées, les cousines, sont appelées à la rescousse pour la finition couture. Alors, elle peut s'ouvrir à nous, l'aventure.
© Jean-Louis Crimon