Jacques, Jérôme et Jean-Philippe Chombart, coéquipiers, parfois adversaires, de matchs endiablés dans le verger-football, où les arbres ne se contentent pas d'être des spectateurs passifs. Il faut savoir entendre leurs clameurs silencieuses saluer nos exploits. Sur chaque branche, deux à deux, discrète brise complice, les feuilles applaudissent.
"Sur une passe en retrait de Kopa, je feinte la reprise, et petite pichenette lobée... juste dans la lucarne droite du petit cerisier. Nous menons 1-0. Contre-attaque, je dribble le gros noyer, celui qu'on appelle Roger Marche parcqu'il a de ces tirs à bout portant à vous marquer un but des quarante mètres si vous frappez trop fort en plein tronc, au lieu de faire glisser doucement le ballon sur l'écorce. Le bigarreau joue sur l'aile, près de la rivière. Il est facile à prendre en contre-pied, juste avant la remontée du talus : le terrain est en pente à cet endroit."
© Jean-Louis Crimon
Verlaine avant-centre, (pages 15 et 16). Le Castor Astral. Janvier 2001.