Macronades contre casserolades. Pas sûr que ce soit la bonne méthode, mon petit Manu. Cette fois, désolé, tu ne fais plus le poids. Même si tu reprenais tes accents aigus du début, quand tu termines ton meeting du 10 décembre 2016, avec cette voix de crécelle pour ne pas dire de ... casserole !
"Ce que je veux, c'est que vous alliez faire gagner notre projet", hurles-tu dans un état d'excitation que je n'ose qualifier aujourd'hui encore. Le final est déroutant même si tu prétends alors montrer le chemin : "Moi, je le porterai dans la durée, je le porterai jusqu'au bout".
Ton dernier couplet se veut convaincant même si toi, tu ne l'es, vocalement, pas vraiment. Tu n'as pas pu oublier : "Mais maintenant, votre responsabilité, c'est d'aller partout en France, pour le porter, et pour gagner ! Ce que je veux gagner, c'est que vous, partout, vous alliez le faire gagner ! Parce que c'est notre projet ! Vive la république, et vive la France !" Grandiose et dérisoire à la fois ce grand gosse qui s'égosille. Aujourd'hui, on se dit : tout ça pour ça ! Six ans plus tard, la France est dans le brouillard.
Dans le brouillard et dans le bruit, même si tu manies toujours assez bien l'ironie :"Je n'ai jamais pensé que couvrir avec des sons d'ustensiles la voix de l'autre était un formidable signe de vie démocratique.” Certes, couvrir à Vendôme, la voix de l'autre avec des bruits de casseroles pour qu'il comprenne bien, cet autre, qu'on ne veut pas l'entendre, pas l'écouter, n'a rien de très élégant, ni de très démocratique, mais tu es vraiment bien mal placé pour en faire aujourd'hui le reproche, toi qui n'a pas pas voulu entendre les millions de voix qui, pendant trois mois, ont exprimé leur refus dans la rue. Toi, tu as couvert leurs voix à coups de 49-3. Ce n'est guère mieux. Si trois jours de casseroles ont le don de t'agacer, sache que trois mois de sourde oreille, d'indifférence et de mépris, pour nous, c'est le pire du pire. Que tu aies l'outrecuidance de vouloir aujourd'hui nous donner des leçons de "civisme", ça prêterait à sourire si ce n'était triste à pleurer. De rage.
© Jean-Louis Crimon