Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 avril 2023 5 28 /04 /avril /2023 08:57
Château de Joux. 27 Avril 23. Le Président Macron célèbre Toussaint Louverture. © Capture d'écran France 24.

Château de Joux. 27 Avril 23. Le Président Macron célèbre Toussaint Louverture. © Capture d'écran France 24.

Fortiche comme gars, quand même. Alors que tu demandes à Dame première ministre de chercher l'ouverture, toi, tu trouves Louverture. Fallait y penser : 175ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage avec hommage à Toussaint Louverture. Au château de Joux, dans le Doubs, où le général franco-haïtien fut emprisonné en 1802, sur ordre de Napoléon Bonaparte pour s'être opposé au rétablissement de l'esclavage. Ce que le Premier consul qualifiera de "haute trahison et rébellion".

Selon tes propres mots, tu salues la mémoire de cet "inlassable combattant pour la liberté". Discours brillant, comme souvent, comme à chaque fois. Faut te reconnaître ça : tu es un très bon discoureur. Allant dans ce bel hommage jusqu'à saluer les Lumières et l'esprit de 1789, cet esprit "pris au mot par Toussaint Louverture".

C'est toi qui l'affirmes : "Le monde n'en a pas fini encore avec l'esclavage, et les faits d'exploitation et d'asservissement viennent ici rappeler cet indispensable combat..."

Moi aussi, Manu, je veux bien prendre au mot l'esprit de 1789, moi aussi je veux être révolutionnaire. Toi-même, tu as bien donné comme titre à ton unique ouvrage, publié en novembre 2016, ce beau mot de Révolution. Pas la Révolution sanglante ou sanguinaire. La Révolution de nos façons de penser la politique et de faire de la politique. Tu as plus que jamais du pain sur la planche. Faut dire que depuis six ans, de ta part, nous n'avons rien vu venir de très révolutionnaire.

Ce 27 avril 2023, comme en 2018, tu as choisi de célébrer la date du 27 avril 1848, la date du décret de Victor Schoelcher abolissant l'esclavage en France.

En ce jour où tu commémores, je ne vais pas te faire l'affront d'une ultime question frontale : à quand la fin de l'esclavage salarié ? Tu le prendrais mal et pourtant ce que je dis, c'est pour ton bien. Pour le bien de nos concitoyens, pour le bien du peuple de France, le bien des petites gens, des salariés modestes, pour qui trimer des heures entières de jours entiers, d'années entières et de vie entière, derrière un camion-poubelle, ou une serpillère au bout du balai, pour un salaire de misère, c'est le seul destin, la seule destinée, la seule façon de vivre, la seule raison de vivre. Si vraiment tu es choqué par le salaire des grands patrons, comme tu l'as concédé à ce citoyen excédé venu te tenir tête, le salaire de ces grands patrons qui gagnent en six jours ce que leurs salariés gagnent en un an, alors fais quelque chose, décide, conseille ou ordonne, montre qu'au fond, c'est toi le Patron. Un président de la République, ça ne doit pas seulement bien parler, ça doit surtout agir.

 

© Jean-Louis Crimon

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de crimonjournaldubouquiniste
  • : Journal d'un bouquiniste curieux de tout, spécialiste en rien, rêveur éternel et cracheur de mots, à la manière des cracheurs de feu !
  • Contact

Recherche

Liens