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24 avril 2023 1 24 /04 /avril /2023 08:57
Emmanuel Macron au collège Louise Michel de Ganges, dans l’Hérault, le 20 avril 2023. © DR.

Emmanuel Macron au collège Louise Michel de Ganges, dans l’Hérault, le 20 avril 2023. © DR.

Alors comme ça, un an tout juste après ta réélection, dix jours après la promulgation de cette foutue loi de réforme des retraites, toi, Manu, très impopulaire devenu, tu décides de faire ton mea culpa. Mieux vaut tard que jamais. Mais quand même, tu as mis le temps. Pour les lecteurs du Parisien, toi, chef de l’Etat, tu reconnais donc que tu aurais dû davantage t'impliquer dans la défense du texte de report de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. "Peut-être que j’aurais dû plus me mouiller, mais ce sont les institutions. Je ne voulais pas non plus intervenir tout le temps. Et donc, peut-être que l’erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même.", as-tu expliqué. Lucidité bien tardive, compte-tenu de la promulgation de cette loi très controversée, validée par le Conseil Constitutionnel le 14 avril dernier. Au fait, "pour donner une constance et porter cette réforme moi-même", la formulation n'est pas très heureuse et même assez désobligeante pour les ministres qui, eux, sont allés au charbon. Mais bon...
Selon un sondage de l’institut Elabe, plus de 6 Français sur 10 se déclarent en faveur de la poursuite des mouvements de protestation. Pour répondre à ces trois mois de refus et de colère, toi, Emmanuel Macron, tu te promets d'être davantage visible : "Je dois me réengager dans le débat public parce qu’il y a des choses qui ne sont pas claires." Je crains que tu persistes à faire fausse route. Tu es bien trop intelligent pour ne pas comprendre. Il ne s'agit pas d'un problème de communication, d'explication, il ne s'agit pas, pour employer ton langage, d'un problème de "pédagogie", ne nous prends pas pour des idiots, il s'agit d'un problème politique. C'est ta conception du social et de la politique que nous refusons. Définitivement. Nous exigeons désormais d'être associés aux décisions à prendre. Nous savons mieux que toi ce qui est bon pour nous et pour le Pays. Cesse de te croire homme providentiel. Cesse de te prendre pour le sauveur ultime chargé d'une mission historique quasi-divine. 
Dans l'entretien que tu accordes aux 11 lecteurs du Parisien, tu évoques aussi l'inflation. "Je vais être honnête, les prix alimentaires, ça va être dur jusqu’à la fin de l’été", préviens-tu. Seule proposition de ta part, pour faire face à l'inflation, la réaffirmation de ton mantra sur le travail : "La clé, c’est que le travail paye mieux. Le smic continue d’augmenter, les autres salaires doivent suivre, et cela fait partie des sujets que l’on a mis à la négociation."

Il aurait peut-être fallu commencer par ça, mon cher Manu, l'augmentation des salaires. Problème : tu fais tout à l'envers et le dire n'est pas le faire. Le dire ne suffit pas à le faire. Tu es certes doué pour dire, te reste à être aussi doué pour faire. Je ne te l'envoie pas dire. 

 

© Jean-Louis Crimon

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