Compiègne. Salle Saint-Nicolas. 24 Novembre 2014. © Jean-Louis Crimon
Une belle rencontre. Un beau face à face. Des lycéennes et des lycéens motivés, des professeurs ardents défenseurs de la littérature contemporaine. Toujours impressionné par ce genre de rendez-vous. Trouver le mot juste, la bonne formulation, dans l'instant. Être cash, mais sans trop en dire. Accepter de répondre à toutes les questions possibles, tout en préservant la magie du roman. Un magicien ne dévoile jamais les secrets de ses tours. Le romancier est le magicien des mots.
Toujours difficile de bien faire comprendre la différence entre la "vraie vie" de l'auteur, ce qu'il a pu vraiment vivre, et la fiction devenue roman. Ne pas confondre "narrateur" et "auteur". Ne pas croire que le récit à la première personne, l'écriture avec le "je", permet de réduire le roman à une simple autobiographie. Ecrire un roman, ça n'est pas raconter le mot à mot de sa vie.
Quand l'auteur, le narrateur et le personnage principal, le protagoniste, sont une seule et même personne, (dixit Philippe Lejeune), alors, à ce moment-là, oui, nous sommes en présence d'une autobiographie. Au risque de décevoir mon auditoire, j'ai dû très vite dire que ce n'était pas le cas de "Du côté de chez Shuang". Le narrateur n'est pas l'auteur même si c'est l'auteur qui donne vie au narrateur.
© Jean-Louis Crimon