François Cheng a aimé "Du côté de chez Shuang" et me dit dans un demi-sourire : "c'est vous qui avez écrit ça ! "
Et moi je lui réponds, c'est vous qui avez écrit ça :
" C'est que je connais toute la vertu des vrais dialogues : dialogue socratique, dialogue confucéen, dialogue entre Abélard et Héloïse, entre Montaigne et La Boétie, entre l'homme et la nature, entre l'homme et la transcendance, entre les vivants et les morts... dans le dialogue sous-tendu par la sympathie, semé d'inattendus et d'inespérés, celui qui parle ne sait pas ce que son interlocuteur va dire; il ne sait pas non plus ce que lui-même va dire lorsque l'autre se sera exprimé. On avance ainsi pas à pas vers l'inconnu de l'esprit, vers la résonance des âmes, vers un infini ouvert. C'est là un miracle de plus : entre les êtres marqués par la finitude jaillit une joie propre à l'infini."
Cinq méditations sur la mort. ( page 49).
© Jean-Louis Crimon