Côte à côte, Théo et Vincent. Vincent et Théo, deux frères, au cimetière d'Auvers. Pour l'éternité. L'éternité des hommes. Quelques siècles à peine. L'éternité n'est pas de ce monde. D'un autre non plus. Enfant, j'aimais le côté paisible des cimetières. Il y avait trois cimetières dans mon village. Le cimetière catholique, le cimetière protestant et le cimetière militaire britannique.
Les musées sont des cimetières. Des cimetières où les vivants processionnent devant des pierres tombales de bois et de toile parfaitement alignées sur les murs. Survivances du passage terrestre de ceux qui, souvent, de leur vivant, n'ont recueilli qu'indifférence ou mépris. Ainsi va la vie, diront les cons. Moi, ça me révolte. Vincent Van Gogh au catalogue. D'une vie, l'épilogue.
© Jean-Louis Crimon