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26 octobre 2021 2 26 /10 /octobre /2021 08:57
Amiens. Le Courrier Picard. 21/22 Juin 1980. Page 48. © Jean-Louis Crimon
Amiens. Le Courrier Picard. 21/22 Juin 1980. Page 48. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Le Courrier Picard. 21/22 Juin 1980. Page 48. © Jean-Louis Crimon

Guy Le Querrec, c'est d'abord l'agence Viva, puis l'agence Magnum, c'est aussi cette célèbre photo de l'artichaut/grenade, shooté en plein vol, à Saint Pol de Léon. La vendange des artichauts, un jeu d'adresse, souplesse et précision du geste en direction de la hotte. L'oeil de Le Querrec est vif et actif. Ce n'est pas pour rien qu'à Amiens, en parfait accord avec son ami Yves Faure, il demande d'abord à ses stagiaires d'oublier l'appareil, le boîtier, l'objectif, et d'abord d'apprendre à voir. " La photo, c'est en permanence voir plus, s'efforcer de voir plus, car si la photo se résume à la plate transcription d'un regard courant, banal, elle n'intéressera personne."  Pour Le Querrec, ce "savoir-voir" est la base de tout. Le reste est fioriture.

Si photographier, c'est fixer des instants, produire des images fixes, le photographe, lui doit être en mouvement. L'oeil en éveil, mais le corps tout entier également. "La mobilité corporelle du photographe est essentielle à mes yeux. On se baisse ou on se met sur la pointe des pieds, on se penche à gauche, on se penche à droite, on se déplace. On cherche en permanence un angle. L'angle. Le bon angle." Le photographe ne doit pas hésiter à danser dans l'espace.

 

Ce que j'aime par dessus tout, chez Guy Le Querrec, c'est ce regard acide ou acerbe, ce clin d'oeil complice, avec une bonne dose de malice. Ses photos sont des pieds de nez à l'ordre établi ou aux bonnes manières. Les stages qu'il accepte d'animer sont des parenthèses dans sa carrière de photographe. Un moment comme une pause pour transmettre sa façon de concevoir, non pas seulement des images, mais avant tout des regards. Cet homme-là a quelque chose de magnétique. Chez lui, ça swingue et ça danse, et ça vocalise. Il y a du son dans l'image. Ce n'est pas un hasard s'il est devenu LE photographe du jazz et des musiciens de jazz.

Une revue américaine dira de lui : "He is not a photographer of jazz, he is a jazz photographer". Il n'est pas un photographe de jazz, il est un jazz-photographe. La plus belle des définitions possibles.

 

© Jean-Louis Crimon

 

                                                     Le cueilleur d'artichauts. © Guy Le Querrec.  

                                                                       Paolo Fresu. © Guy Le Querrec.  

 

           

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