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31 août 2021 2 31 /08 /août /2021 08:57
Pensées pour moi-même. Marc-Aurèle. (26 avril 121-17 mars 180) © François Crimon
Pensées pour moi-même. Marc-Aurèle. (26 avril 121-17 mars 180) © François Crimon

Pensées pour moi-même. Marc-Aurèle. (26 avril 121-17 mars 180) © François Crimon

Un art de gouverner et un art de se gouverner. Autrement dit un art de vivre. Dans ses "Pensées pour moi-même", Marc-Aurèle, sous la forme de courtes réflexions, propose des réponses humaines aux grandes questions que l'homme se pose : la vie, la mort, la briéveté de l'existence humaine, le devoir, la morale, les obligations des hommes, et surtout la conduite du Sage face aux erreurs ou à la méchanceté des hommes.

L'ouvrage "Pensées pour moi-même" (en grec ancien : Τὰ εἰς ἑαυτόν, Ta eis heauton), souvent simplement intitulées Pensées, regroupe une série de réflexions divisées en douze livres, rédigées en grec entre 170 et 180 par l'empereur Marc Aurèle qui régna de 161 à 180 apr. J.-C., et écrites en partie au cours de ses campagnes militaires. Au départ, Les Pensées ne sont qu'un journal intime devant être détruit à la mort de l'auteur. N'étant pas destiné à être lu par qui que ce soit en dehors son auteur, le texte, Marc Aurèle se l'adresse à lui-même. L'empereur s'y fait de nombreux reproches, approfondit souvent les mêmes idées, allant jusqu'à se donner des exercices afin de ne pas céder aux multiples tentations et facilités auxquelles il est exposé, et afin de persévérer dans la voie de la philosophie qu'il reconnaît comme la seule mesure de la valeur d'un homme.

 

Dans une parfaite continuation d'Epictète, Marc-Aurèle rappelle que tout homme a le devoir de ne pas s'inquiéter de ce qui ne dépend pas de lui, les biens matériels, les honneurs, l'opinion des gens, mais il doit en revanche se rendre maître de ses propres émotions, de ses avis, opinions et jugements. De ces domaines-là, il doit posséder une parfaite maîtrise.

 

Trois "Pensées pour moi-même" :

 

LIVRE I. XIV : 

" De mon frère Sévérus, j’ai appris à aimer la famille, à aimer le vrai, à aimer le juste ; grâce à lui, j’ai apprécié Thraséas, Helvidius, Caton, Dion et Brutus ; j’ai pu me faire l’idée de ce que serait un Etat où régnerait une égalité complète des lois, avec l’égalité des citoyens jouissant de droits égaux ; et l’idée d’une royauté qui respecterait par-dessus tout la liberté des sujets. C’est lui qui m’a appris à vouer à la philosophie un culte constant et inaltérable ; à être bienfaisant ; à donner sans me lasser ; à garder toujours bonne espérance ; à me confier à l’affection de mes amis ; à ne plus rien cacher à ceux qui s’étaient réconciliés, après leur pardon ; à ne pas forcer mes intimes, sans cesse inquiets, à se demander : « Que veut-il ? Que ne veut-il pas ? », mais à être toujours net et franc avec eux."  

 

LIVRE I. XV :

" De Maxime, j’ai appris ce que c’est que d’être maître de soi ; de ne jamais rester indécis ; de supporter de bon cœur toutes les épreuves, y compris les maladies ; de tempérer son caractère par un mélange d’aménité et de tenue ; d’exécuter sans marchander toutes les obligations qu’on a ; d’inspirer à tout le monde cette conviction que, quand on parle, on dit toujours ce qu’on pense, et que, quand on agit, on a l’intention de bien faire ; de ne s’étonner de rien ; de ne se point troubler ; de ne jamais se presser ni se laisser aller à l’indolence ; de ne jamais se déconcerter dans le désespoir en s’abandonnant soi-même et en s’anéantissant ; ou de ne pas reprendre trop subitement du courage et une confiance exagérée ; d’être serviable et prompt à l’indulgence ; en un mot, de donner de soi plutôt l’idée d’un homme qui ne change pas que celle d’un homme qui se réforme, de quelqu’un dont jamais personne n’a dû croire être dédaigné, et à qui personne ne s’est jamais cru supérieur ; enfin de tâcher d’être affable pour tout le monde." 

 

LIVRE II. IV : :

" Calcule un peu depuis combien de temps tu remets de jour en jour cette résolution et combien de fois, trouvant l’occasion offerte par la clémence des Dieux, tu n’as pas su la mettre à profit. Il te faut donc finir un jour par sentir de quel ordre tu fais partie et quel est l’être ordonnateur de ce monde, de qui tu n’es qu’une nation. Tu dois comprendre que la brièveté du temps qui t’est accordé est très circonscrite et que, si tu n’emploies pas ce temps, il disparaîtra comme tu dois disparaître toi-même sans pouvoir jamais revenir. "

 

Comprendre que la briéveté du temps qui t'est imparti n'est pas sans limites. Qu'un jour, le temps qui t'est compté sera passé. Dépassé. Autrement dit, il serait, sinon sage, du moins très judicieux, de ne plus jamais remettre à demain ce que tu as la chance de pouvoir faire aujourd'hui.

Moi qui ne suis l'empereur de rien, pas même l'empereur de moi-même, je m'engage à me conformer, en parfait Stoïcien, à l'esprit de vos "Pensées pour moi-même". Marc-Aurèle, merci.

 

© Jean-Louis Crimon

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