Vrai roman-poème. Notes éparses, griffonnées à la hâte, comme captées dans la fièvre de l'instant. Une multitude d'espaces blancs, volontairement vierges, comme des silences pour ponctuer ou plutôt respirer le récit. Instants saisis dans l'instant. Instants fugaces captés pour mieux garder traces du fugitif de l'existence. Beauté fugace de tout ce qui trop vite s'efface.
Ce petit livre composé par James Joyce il y a plus d'un siècle, m'accompagne depuis bientôt un demi-siècle. Je le relis toujours avec le même bonheur. Je m'arrête toujours au même endroit. Sur cette phrase qui clôt le récit de la fascination pour la belle Italienne de la via San Michele, à Trieste : "Ecris-le, bon sang, écris-le ! de quoi d'autre es-tu capable ? "
Le plus bel encouragement pour passer à l'acte. L'acte d'écriture.
© Jean-Louis Crimon