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16 août 2021 1 16 /08 /août /2021 15:57
"Rêve et Folie et autres poèmes", George Trakl. GLM. 1956. "Poèmes". Traduits et présentés par Eugène Guillevic. Obsidiane. 1986. "Situation de Georg Trakl". Jean-Michel Palmier. Paris, Editions Belfond, 1972. © Jean-Louis Crimon

"Rêve et Folie et autres poèmes", George Trakl. GLM. 1956. "Poèmes". Traduits et présentés par Eugène Guillevic. Obsidiane. 1986. "Situation de Georg Trakl". Jean-Michel Palmier. Paris, Editions Belfond, 1972. © Jean-Louis Crimon

"Trakl, au nom qui s'effrite et craque dans les ténèbres, Trakl, au nom qui claque dans le vent du soir... Un univers jailli des fondements de la parole... Trakl traqué par ses obsessions... Mort à 27 ans, vaincu par les ténèbres..." Bribes de mots saisis au vol dans la préface, datée de septembre 1954, de son traductuer, Henri Stierlin. Petit ouvrage publié en 1956 par GLM. 

"Qui pouvait-il bien être ?", c'est la question de Rainer Maria Rilke à Ludwig von Ficker, éditeur de Georg Trakl, peu de temps après sa mort, dans un hôpital psychiatrique de Pologne. En novembre 1914.

Dès 1904, Trakl fait partie d'un cercle de poètes appelé Apollo puis Minerva. De cette époque date le poème "Der Heilige", (Le Saint). Mais c'est d'abord au théâtre que Georg Trakl entend se confronter. Deux de ses créations, "Totentag" et "Fata Morgana", sont jouées au théâtre municipal de Salzbourg. Echec et Trakl détruit les textes de ces deux pièces. Etudes de pharmacie et premier poème publié en 1908.

C'est son séjour à Vienne, de 1908 à 1910, qui sera déterminant. A Vienne commence pour Trakl une période très féconde. En 1909, il est l'auteur d'un premier recueil de poèmes intitulé "Recueil 1909", mais ce "Recueil 1909" ne verra le jour qu'en 1939. Publication posthume.

En 1912, Trakl exerce comme pharmacien militaire. Il fait la connaissance de Ludwig von Ficker, propriétaire de la revue "Der Brenner". Rencontre décisive pour Georg Trakl puisque c'est dans cette revue qu'il publiera ses poèmes. "Psalm", (Psaume), est le premier poème publié dans "Der Brenner". 

 

"Il y a une lumière que la brise a éteinte.

Il y a une auberge de campagne qu'un buveur ivre quitte l'après-midi.

Il y a une vigne brûlée et noire avec des trous pleins d'araignées.

Il y a une chambre qu'on a blanchi au lait.

Le fou est mort."

(Psaume, extrait.)

 

Georg Trakl fera ensuite la connaissance de Karl Kraus de la revue "Die Fackel" et en 1913, il publiera son recueil "Poèmes". 

 

Lorsque la guerre éclate, Georg Trakl est mobilisé dans les services sanitaires. Dans " Situation de Georg Trakl", - (Belfond, 1972) - Jean-Michel Palmier resitue dès le début - (page 11 ) - le tragique de ce que fut la vie du poète autrichien. "Né le 3 février 1887 à Salzbourg, Trakl appartient à cette génération qui devait tomber dans les plaines d'Euripe Centrale : presque tous les poètes contemporains de Trakl y sont morts. Sans doute Trakl a-t-il échappé au massacre qui décima cette génération dite expressionniste, et dont les poèmes, au rythme semblable à des sanglots ou à des des cris, sont l'utime cri de révolte et de haine contre un monde qui les a tous fait mourir. Mais la guerre de 1914 l'a moralement tué." Pour preuve, Jean-Michel Palmier décrit ce à quoi le pharmacien militaire Trakl a dû faire face : "Après la bataille de Grodek, Trakl dut soigner près de quatre-vingt dix soldats, mortellement blessés, sans aucune aide, dans une ferme abandonnée. L'un des blessés se tuera sous ses yeux, pour échapper à ses souffrances, et Trakl verra le sang et les débris de ce qui fut un homme, avant d'être un soldat, recouvrir les murs. Dehors, on apercevait d'autres cadavres, ceux des soldats pendus pour désertion, sur ordre des officiers hongrois. Ne pouvant supporter ces visions, Trakel tenta de se tuer. Pour lui éviter le conseil de guerre, il fut désarmé et placé en observation dans un hôpital psychiatrique polonais, où il mourut d'un excès de cocaïne." Overdose de toxicomane ou surdosage médical. 

 

Tentative de suicide et transfert à l'hôpital militaire de Cracovie. Fin octobre 1914, il reçoit, dans sa cellule de la section psychiatrique, la visite de Ludwig von Ficker à qui il lit ses derniers poèmes. Trakl meurt le 3 novembre 1914, à l'âge de 27 ans. Suicide, diront les autorités médicales de l'hôpital militaire. Même si l'hypothèse d'une erreur médicale n'a jamais été exclue. 

 

© Jean-Louis Crimon
 

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