"Sans TGV, on va VGT". Plutôt fier de ma trouvaille. Ma géniale contribution à la bataille pour le TGV par Amiens. Le journal de 18 heures de Radio France Picardie en direct de la BBC, à Londres, c'était le défi sublime. Le couronnement d'un combat faussement dérisoire. A la gauche du Maire communiste d'Amiens, René Lamps, à la droite d'Elisabeth Durin, rédactrice en chef, et avec Philippe Milstead, nous avions porté haut les revendications picardes dans le studio du service français de nos confrères britanniques.
De Londres à Paris, comme de Paris à Londres, voie des airs, voie du rail, on passe par Amiens. Nécessairement. Mais pour le tracé du Train à Grande Vitesse, des ingénieurs SNCF pas vraiment ingénieux en avaient décidé tout autrement. Ablincourt-Pressoir, à mi-chemin entre Saint-Quentin et Amiens, commune de 272 habitants, fut choisie pour être le lieu de l'implantation de la gare TGV picarde. La gare des betteraves, la mal choisie, mais la bien nommée. Une absurdité. Une infamie.
Aujourd'hui, de nos illusions perdues, ne reste rien. A peine un vieux slogan typiquement Crimonien. Sans TGV, on va VGT.
© Jean-Louis Crimon