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22 avril 2021 4 22 /04 /avril /2021 08:57
Amiens. Avril 2016. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Avril 2016. © Jean-Louis Crimon

 

Cher rêveur,

 

Va savoir pourquoi, ça te vient comme ça, sans prévenir, sans crier gare, au coin d'une rue, sur le bord du trottoir. Trois mots, trois fois rien, deux ou trois rimes, un refrain, et à ce moment-là, toi qui n'est pas chanteur, tu chantes, enfin, ça chante en toi. Les mots chantent et puis s'en vont souvent comme ils sont venus, jusqu'à ce qu'une autre chanson s'en vienne. Cette fois,  les mots, tu les trouves trop beaux, surtout cette nouvelle façon de conjuguer "avril". Néologisme, diront les savants qui savent. Les mots, tu te les répétes à tue-tête, pour te les fixer bien dans ta tête avant que ton poème ne t'échappe et que ta chanson ne passe à la trappe.

 

Tous ces instants que tu disperses

Te mettent le coeur aux averses

Averses éparses d'un mois de mars

Qui faussement s'avrilise

Pour ne pas faire sa valise...

 

Le printemps est à la peine

Le printemps est à la traîne

Toi aussi, t' as le coeur en peine

Mais tu sais bien que ça sert à rien

Ta peine, c'est trois fois rien...

 

Comme tu fredonnes en marchant, une vieille dame t'arrête et te lance :

- Vous êtes chanteur, Monsieur ? 

- Non, Madame, seulement rêveur. Oui, rêveur, rêveur fredonneur. Les jours où j'ai mal au coeur.

 

 

© Jean-Louis Crimon

 

Première parution : 8 Avril 2016.

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