Cher footballeur de papier,
Tu pensais que tu ne jouerai pas. Au téléphone, on t'avait dit : "C'est juste au cas où... Un arbitre international est invité, mais on ne sait pas s'il arrivera à temps, alors..." Ok, pas de problème, ça me va, s'il vient, ce sera le banc. Le banc des remplaçants. L'arbitre n'est pas venu. Tu es entré en jeu. Dès le début.
La radio, c'est vif, c'est rapide, c'est dans l'instant. Avant, tu te dis " Faut dire ça" et " Faut raconter ça comme ça". Mais dès que le rouge s'allume, ça ne se passe jamais comme prévu. Tu n'as pas su bien resituer ton football/musique et ton Fontaine/Verlaine. Bien sûr, tu as donné l'esprit, l'ambiance, la romance, mais pas vraiment le roman.
Un gros regret surtout : tu n'as pas eu le temps de rappeler ces mots de Denis Troch, l'entraineur de l'ASC, juste avant la finale de Coupe de France, au Stade de France, en 2001, l'année de la parution de ton tant aimé Verlaine avant-centre : "Passez les ballons que vous aimeriez recevoir ! "
Une phrase que tu as cité tout au long de ta vie, en la déclinant selon les moments, selon les instants: "Passez les idées que vous aimeriez recevoir" et aussi " Passez les sourires que vous aimeriez recevoir ! " Plus qu'un leitmotiv, une philosophie vive.
© Jean-Louis Crimon
Première parution : 7 Avril 2016.