Cher grand romantique,
C'est souvent comme ça que ça se passe. Une voix intérieure te dit: arrête cet instant fugace, avant que le soir ne l'efface. Tournant le dos aux autos et à la Marie sans caraco, dans la lumière grise, un jeune homme texto/ise. Toi, tu te remémores une chanson ancienne quand tu la croyais tienne, la Marie.
Ce soir encore, tu persistes à croire que sur votre histoire le temps n'a pas prise. Elle a toujours, la Marie sans Chemise, son sourire des beaux jours. Elle ne sourit que pour toi, ta belle promise, aux amours marines. Lointaine cousine, c'est sûr, de la petite Sirène de Hans Cristian Andersen.
Des heures entières, tu rêverais bien au pied de son socle de pierre, et, sûr, tu trouverais la mer, là-bas, près du grand paquebot gothique. Tu lui parlerais, du bout des lèvres, du bout des yeux, du bout des doigts... Ce soir, tu rêves de la convaincre de descendre de son socle de pierre, pour avec elle, t'en aller boire un verre ou deux, au comptoir des amoureux. Tiens, vous iriez Chez Pierre ou au Cappuccino. Tu ferais une dernière photo. Photo du soir, espoir.
Au dos à dos, tu as toujours une nette préférence pour le face à face.
© Jean-Louis Crimon
Première parution : 10 Octobre 2016.