C'est une première. Elle n'était pas encore venue découvrir mon petit paradis des oiseaux. Quand je la vis, la jolie Grive mauvis, je vis le merle noir la regarder avec envie. Quand on est, tout au long de l'année, tout en noir, une aussi jolie créature, c'est toute une aventure.
Faute de grives, on mange des merles. Enfant, je me suis longtemps demandé ce que voulait dire ce bizarre proverbe. Mon instituteur de l'année du certificat d'études primaires avait dû me répondre, comme il aimait à le faire, par un autre proverbe. Faute de boeuf, on fait labourer par son âne. Doublé d'un autre encore. Qui a des noix en casse, qui n'en a pas s'en passe.
Pour finalement me donner le sens profond de la chose. A défaut d'avoir ce qu'on veut, on se contente de ce qu'on a.
Bon, d'accord pour le sens, mais de là à tuer des grives pour les manger, ou à tuer des merles, pour leur offrir le même sort, pas d'accord. Faites grève les grives ! Merle alors !
Un peu plus petite que la Grive musicienne, la Grive mauvis se reconnait surtout par la couleur de son plumage brun-olive sur le dos, blanchâtre et taché de macules brun-olive sur le ventre. Les flancs sont roux et on peut distinguer comme un fort sourcil blanc au-dessus de l'oeil. La base du bec jaune est un autre critère d'identification.
© Jean-Louis Crimon