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1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 07:57
Amiens. Jardin de l'Evêché. Déc. 2016. © Jean-Louis Crimon
Amiens. Jardin de l'Evêché. Déc. 2016. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Jardin de l'Evêché. Déc. 2016. © Jean-Louis Crimon

Enfant, je me suis longtemps demandé pourquoi la coccinelle était appelée "Bête à Bon Dieu". Personne dans mon village ne connaissait la vraie raison. Plus tard, j'ai appris que cette appellation tenait d'une légende qui a sa source à la fin du Xe siècle. Un jeune homme doit être exécuté pour un crime qu'il affirme ne pas avoir commis. Le jeune homme clame son innocence. En vain, car l'heure de l'exécution est arrivée. Exécution publique, comme il se doit à l'époque. Le condamné doit avoir la tête tranchée. Le bourreau prépare sa sinistre besogne. Mais une coccinelle se pose sur le cou du jeune homme. Le bourreau suspend son geste, pose sa hache à ses pieds. Délicatement, il prend dans ses gros doigts le petit insecte et l'incite à s'envoler.

Le bourreau reprend sa hache et entame l'élan du geste fatal, mais surprise, la coccinelle revient : elle se pose à nouveau sur le cou du jeune homme. Le bourreau semble s'agacer. Nouvelle tentative pour chasser l'intruse. Nouvel échec. Avant que la hache ne retombe, avant que le cou ne soit coupé, la coccinelle a repris possession du demi-centimètre de peau qui lui semble si doux.

Le Roi, Robert II, dit le Pieux, qui assiste à l'exécution, estime alors que la coccinelle est venue accomplir une mission divine, qu'il s'agit d'un miracle. Le Roi décide de gracier le jeune homme.

Bien lui en prit puisque, quelques jours plus tard, le vrai meurtrier sera retrouvé et arrêté. Les spectateurs qui s'étaient pressés pour assister à l'exécution de l'innocent jeune homme sont unanimes : c'est l'oeuvre du Tout-Puissant. De ce jour-là, les gens de Paris donnent à la coccinelle le nom de "Bête à Bon Dieu". Depuis, plus personne n'ose écraser une coccinelle, au risque de commettre un sacrilège. 

Aujourd'hui, mille ans plus tard, la coccinelle, plus que jamais amie des jardiniers, est toujours perçue comme un porte-bonheur. 

 

© Jean-Louis Crimon

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