Couvercles refermés et cadenassés, les boîtes des bouquinistes me font penser à des cercueils. Le train mortuaire serpente sur le parapet des quais de Seine, métaphore de la mort prochaine de Bouquinistes par dizaines. Commerces non essentiels. Absurde et criminel. Les Bouquinistes ne sont porteur que d'un seul virus, le virus de la littérature. Ce virus-là n'est pas mortel. Il maintient en vie. Il donne un sens à la vie.
Puisque, par ces temps de confinement très encadré, chacun a le droit à une petite heure de sortie quotidienne, pourquoi n'iriez vous pas, si vous habitez le quartier, jusqu'au bouquiniste de votre côté de Seine ? Il ouvrirait, lui, pour vous, et vous pourriez, vous, faire provision de livres pour le temps que va durer la mise sous cloche.
La vie, pour vous, et pour eux, serait moins moche.
© Jean-Louis Crimon
Pour contacter les Bouquinistes des Quais de Paris : bouquinistesdeparis.com