Dans ma bibliothèque, il y a Rutebeuf, Villon, Louise Labé, Ronsard, Balzac, Verlaine, Rimbaud, Baudelaire, Flaubert, Maupassant, Louise Colet, Marcel Proust, Paul Nizan, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Raymond Queneau et Patrick Modiano, mais aussi Jules Vallès, Jehan Rictus, Luc Dietrich, Henry Poulaille, Jean Meckert, Neel Doff et Eugène Dabit.
Dans ma bibliothèque, il y a Roland Dorgelès, Blaise Cendrars, Pierre Mac-Orlan, André Billy, Aragon, Paul Eluard, il y a Elsa Triolet, Simone de Beauvoir, Françoise Sagan, il y a Emmanuel Bove et Boris Vian, il y a Olivier Séchan, il y a Knut Hamsun, Per Lägerkvist, Selma Lagerlöff et Brautigan, Richard Brautigan, et Jack Kerouac, il y a Alberto Moravia, Elsa Morante et Dino Buzzati, il y a Jean Rouaud, Philippe Djian, Philippe Claudel, Philippe Delerm, et Jeanne Benameur. Il y a Friedrich Nietzsche, Vladimir Jankélévitch, Voltaire et Rousseau, Gaston Bachelard, Sören Kierkegaard et Stig Dagerman. Stig Dagerman, pour "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier", (Actes Sud, 1981), et ce passage de la page 18 que je relis chaque matin et chaque soir de ma déjà longue vie :
"Je peux reconnaître que la mer et le vent ne manqueront pas de me survivre et que l'éternité se soucie peu de moi. Mais qui me demande de me soucier de l'éternité ? Ma vie n'est courte que si je la place sur le billot du temps. Les possibilités de ma vie ne sont limitées que si je compte le nombre de mots ou le nombre de livres auxquels j'aurai le temps de donner le jour avant de mourir. Mais qui me demande de compter ? Le temps n'est pas l'étalon qui convient à la vie."
© Jean-Louis Crimon