Très tôt, les mots des murs forment ma sensibilité. J'adore lire la ville. La ville, un livre inestimable. Un livre de briques et de béton où l'on parcourt les pages en piéton. Une curiosité sans faille et une condition physique de même m'ont fait grand arpenteur de ma ville. Parcourue dans tous les sens, en toute saison, par tous les temps. Semblable et différente à chaque traversée. Pas un jour sans déambulation. Salutaire quotidienne dérive urbaine. Sans but défini à l'avance. Sans autre nécessité que d'avoir l'oeil. Pour capter l'imprévisible. L'improbable. Le fugace. Le fugitif. L'insignifiant ou l'excessif.
L'impératif m'est tombé dessus à l'entrée d'une voie sans issue. Une vérité première ou dernière. Un précepte fondamental. Une recommandation philosophique :
A chaque instant, pour tes idées, comme pour tes images, ne recherche pas la contradiction, cultive le paradoxe.
© Jean-Louis Crimon