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18 juillet 2020 6 18 /07 /juillet /2020 12:10
Paris. Quai de la Tournelle. Avril 2011. © Jean-Louis Crimon

Paris. Quai de la Tournelle. Avril 2011. © Jean-Louis Crimon

 

C'est bien sûr une histoire de chance. Faut être là au bon moment. Mais pas seulement. Faut être disponible. Être en éveil. En permanence. A l'écoute de ce qui se passe. Ou plutôt de ce qui va se passer. On n'a pas deux fois ce genre de cadeau. Les yeux ouverts. Le regard disponible. Mais pas seulement. Les sens en éveil. Il faut devancer. Anticiper. Imaginer l'image avant que l'image n'existe. Pressentir. Sentir et pressentir.

La Limousine blanche arrive par la gauche. Elle remonte le quai de la Tournelle. Forcément, c'est inattendu. Pas prévu. Quelque chose se passe. Mais ce n'est pas suffisant. Une jeune femme arrive par la droite. C'est le jeu entre les deux qui devient intéressant. L'une sans l'autre, c'est banal. La Limousine sans la jeune femme, la jeune femme sans la Limousine, ce n'est rien. Une anecdote. La juxtaposition des deux, c'est cela l'image. La rencontre des deux. Le rythme des pas de la jeune femme est essentiel aussi. La photo doit être en rythme. A contre pas serait à contretemps. Il faut savoir attendre. Le bon moment. L'instant parfait. Il faut devancer et attendre. Savoir devancer et savoir attendre. Le secret de LA photo est là. Dans cette anticipation fulgurante et dans cette patiente attente. Comme à chaque fois, ça se joue en un instant. En un dixième de seconde. Pas le droit à l'erreur. Il faut "prendre" au bon moment. Un peu de chance et un regard, un vrai regard, c'est cela une photo. 

 

© Jean-Louis Crimon

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