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29 juillet 2020 3 29 /07 /juillet /2020 09:34
Paris. 31 Octobre 2012. © Jean-Louis Crimon

Paris. 31 Octobre 2012. © Jean-Louis Crimon

 

C'est un problème philosophique. Comment traduire le mouvement par la photographie ? Instant du mouvement ou mouvement de l'instant. La question est aussi: comment rendre compte du mouvement dans l'instant arrêté ? Ou bien: comment la photo peut arrêter un instant et, pour autant, ne pas tuer le mouvement ? Le mouvement qui s'opère dans l'instant. Dans cet instant. Traduire le mouvement en mouvement. Garder la sensation de mouvement dans le mouvement arrêté. Dans le mouvement saisi par la photographie. 

Quand le photographe arrête l'instant, le mouvement se fige dans une netteté exemplaire. Comme s'il n'était pas dans la réalité. Comme s'il n'était plus dans la réalité. L'instant, hors du temps, devient parfait. Trop beau pour être vrai. L'instant semble irréel. L'instant, dans la réalité, ça bouge. Sur la photo, c'est figé. Cette fois, exploit: j'ai réussi à traduire le mouvement. Mais, à raison, on me dira: votre photo est floue.

 

Paradoxe sublime: c'est justement le flou qui est signe du mouvement.

 

© Jean-Louis Crimon

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