11 juin 2020
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Parfois, l'oiseau se pose sur un rebord absolument inattendu. Dessine sans le savoir une figure incongrue. Deux ou trois secondes à peine. Ne pas saisir l'instant dans l'instant ne serait pas seulement une faute de goût, ce serait une faute morale. Ne pas être sensible à la beauté fragile de la fulgurance du hasard volatile, un cruel manque d'âme. Un, deux, l'oiseau se pose, trois, l'oiseau s'envole. Le tableau s'efface, l'image n'est plus.
La ponctuation éphémère s'efface comme elle est venue. L'écriture du jardin n'en saura rien. D'autres oiseaux de passage viendront mettre en page d'autres images.
© Jean-Louis Crimon