Moi, j'étais né côté Catholique. Enfant de chœur depuis mes 7 ans, par la seule volonté de Tante Laure, la marraine de mon père et la gardienne de mon âme. Je servais les messes basses du mardi soir et les messes chantées du Dimanche et des grandes fêtes. Tante Laure était ma catéchiste. Une catholique intransigeante à une époque où n'existait pas encore le mot intégriste. Mais j'avais de bons copains d'école dont les parents étaient Protestants. Mes copains me donnaient une autre version. M'expliquaient que les Protestants ne croient pas en la Vierge Marie toujours vierge et mère du fils de Dieu. Qu'ils ne se confessent pas. Qu'ils n'ont pas besoin d'un prêtre pour s'adresser à Dieu. Qu'ils lui parlent directement. Seul à seul, en tête à tête. Ce qui m'impressionnait et me rassurait à la fois.
Me suis dit très tôt que s'il y avait, dans mon petit village de 282 habitants, au moins deux manières de croire, c'est que la question de l'existence de Dieu méritait, sans doute, un doute ou... deux.
© Jean-Louis Crimon