C'est l'histoire d'un Salon du Livre pas tout à fait comme les autres, mais qui voudrait qu'on le considère, qu'on l'apprivoise, et qu'on l'apprécie, comme les autres. Au départ, il y a Stan, Stanislas Szumny, du Comité Valentin Haüy de la Somme, il y a Catherine Gacquer, dite Katou, il y a Lionel, Lionel Sannier, maître queux, roi des fourneaux, il y a Marie, étudiante en psycho, il y a Bruno, Bruno Dupuis, avec qui en octobre 92, j'ai découvert la Roumanie de l'après Ceausescu. Des amis, de vieux amis, des amis de longue date, et de tout nouveaux amis aussi.
Il y a trois ans déjà, un premier Salon du Livre Valentin Haüy nous avait réunis. Pas évident de créer un Salon du Livre dans cette ville pourtant très littéraire. Jules Verne, forcément, mais pas seulement. Laclos et ses Liaisons dangereuses, L'Abbé Prévost et sa Manon Lescaut. Dorgelès, prénom Roland, né Lecavelé. Mais aussi, Pierre Garnier, Jacques Darras, Romain Villet, Isabelle Marsay, Jacques Béal, Philippe Lacoche… J'en passe et des meilleurs, et des bons, et de moins bons, mais je n'oublie personne.
Très peu de monde, trop peu de monde, pour ce vendredi 8 juin, première journée du Salon. Absence remarquée des élus, - n'est-ce pas mon voisin et parrain Putzulu -, les zélés élus, pas vus, pas venus, durant ces deux jours. Pourtant la Mairie est à deux pas. Le Cloître Dewailly leur tendait les bras. Seule, Barbara Pompili, députée En Marche, est venue nous saluer, nous parler, et partager le traditionnel verre de l'amitié, baptisé en la circonstance, par Stanislas, "Apéritif littéraire". Dolores Estéban, douce insoumise, représentait, elle, un autre député, François Ruffin, qui m'a dit, au téléphone de Dolores, être de coeur avec nous.
"De bouche à oreilles" n'a pas laissé sans voix, même si les soutiens officiels sont trop rares et si - j'insiste - du côté des zélés élus locaux, on a semble-t-il tenu à se montrer - allez savoir pourquoi ! - plutôt très discret. Une discrétion aussi incompréhensible qu'inacceptable. Ce matin, qu'on leur dise, du côté de la VH, ça… braille !
© Jean-Louis Crimon