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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 00:25
Samara célèbre Samonios. 28 Oct. 2017. © Jean-Louis Crimon

Samara célèbre Samonios. 28 Oct. 2017. © Jean-Louis Crimon

 

 

Samonios est l'une des quatre grandes fêtes celtiques. Celle qui marque la fin des conquêtes et des travaux agraires. Le début et la fin de l'année celtique. Le début du temps noir.

Ce qu'on sait moins, c'est que Samonios est une fracture temporelle. Car Samonios n'appartient ni à l'année qui se termine, ni à l'année qui commence. C'est un jour en dehors du temps, qui permet aux vivants de rencontrer les défunts. Elle permet aussi aux défunts, non réincarnés, de passer dans le monde des vivants pour y retrouver les lieux et les personnes qui leur étaient chers. On situe ce jour au premier Novembre de notre calendrier. Mais comme toutes les principales fêtes celtiques, Samonios, ou Samain, compte trois jours de solennités : le premier est consacré à la mémoire des héros, le deuxième à celle de tous les défunts, et le troisième est livré aux réjouissances populaire et familiales marquées par des réunions, des banquets, des festins de toutes sortes qui pouvaient se prolonger pendant une semaine.

 

La veille de la nuit de Samain a lieu la cérémonie de la renaissance du feu. Les propriétaires des maisons éteignent les feux de l'âtre avant de se rassembler à la nuit tombante sur la place où les druides procèdent à l'allumage d'un nouveau feu sacré en frottant quelques bois secs du chêne sacré. Ils vont ensuite allumer de grands feux de joie sur les collines environnantes pour éloigner les esprits malfaisants. Puis chaque maître de maison repart avec quelques braises tirées du nouveau feu sacré pour rallumer un nouveau feu dans l'âtre de sa maison qui doit durer jusqu'à la prochaine fête de Samain et protéger ainsi le foyer tout au long de l'année.

Dans la nuit du 31 octobre – les fêtes celtes commencent à la tombée de la nuit -, on croit que le monde des morts, des fées et des sorcières entre en contact avec celui des vivants. On croit ainsi que les âmes des défunts reviennent errer autour des maisons des vivants et c'est pourquoi on laisse la porte entrouverte et une place à table et on place des lanternes sur les chemins pour les guider. 

 

A Samara, cette nuit-là, je me suis laissé guider, mon petit boîtier numérique à la main, fixant des formes floues dans l'immensité noire, dessinant des arabesques irréelles, à l'écoute de ces voix silencieuses, pas si muettes.

 

© Jean-Louis Crimon

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