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Je me souviens du temps où je vais à l'usine à pied et où je compose mes poèmes au rythme de mes pas. Il pleut, il neige, m'est venu comme ça, en plein été, à la fin du mois d'août. Il pleut, il neige / Les flocons font la pluie beige / Flocons fondants, flocons fondus / A la pluie confondus, Pour un hiver qui hésite / A déjà prendre la fuite...
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Je me souviens de : Matin blême, café crème, deux qui s'aiment, mais quand même...
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Je me souviens de :Tu sais très bien qu't'as beau traîner de bar en bar, il est encore trop tôt pour être en retard.
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Je me souviens du tandem Darras-Foujols. Un poète, un photographe, pour un recueil au titre volontairement provoquant : Vous êtes en Picardie. Géomètres-arpenteurs des cadastres intérieurs, cadrage / décadrage, pour échapper à l'injonction autoroutière.
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Je me souviens de mon Art poétique : "Un poing au cœur de chaque phrase, et le brandir bien haut. Oui, un poing. Un poing, c'est tout."
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.