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Je me souviens du Mémo d'Amiens de l'ami Rambour et de ce début de poème qui évoque Cazé et Patte, deux boulangers orfèvres du gâteau battu : "Chez l'un et l'autre, ça sent le beurre doux... "
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Je me souviens des Trois Grâces, non pas des Trois Grâces de Botticelli, pas non plus des Trois Grâces de Raphaël, pas davantage des Trois Grâces de Rubens, les Trois Grâces de Morlaix, Emile Morlaix. Juste devant l'entrée de l'immeuble appelé les ISAI, à l'angle de la rue Jean Catelas et de la rue Martin Bleu Dieu.
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Je me souviens que ISAI, sigle étrange pour la plupart des Amiénois d'aujourd'hui, signifie Immeubles Sans Affectation Immédiate. Beau comme un poème Oulipo.
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Je me souviens de René Anger et de son projet fou et sérieux pourtant, d'Île mystérieuse aux étangs de La Hotoie. Ecrire, traduire, construire en espace urbain le roman de Jules Verne. Invitation à un vrai voyage extraordinaire. Ludique, pédagogique et scientifique. Dans l'Univerne. L'Univers de Verne. Mais l'Île est tombée à l'eau.
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Je me souviens de la signature de Verlaine avant-centre, chez Martelle, un samedi de janvier 2001, et de cette queue immense qui déborde sur le trottoir et sur la rue, et de cette voix, identifiable entre toutes qui répète en boucle : "Je suis la mère de l'auteur ! Je suis la mère de l'auteur !" L'auteur de mes jours pas peu fière du fils devenu auteur tout court.
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.