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La planète Internet est fantastique. A peine le temps d'avoir l'idée ou l'envie de prendre un train, ou deux, ou trois, pour aller voir sur place, à Piennes, à quoi peut ressembler aujourd'hui la rue d'Alsace, qu'un ami m'envoie une photographie d'une importance capitale. Maison identifiée.
A partir de l'adresse indiquée sur l'acte de naissance de François Zanda Junior, 9, rue d'Alsace, cet ami a retrouvé la maison qui, selon lui, est d'époque, à part les huisseries. Cet ami observe que la numérotation des maisons de la rue, contrairement à l'usage, va de 4 en 4. Il lui semble donc logique d'en déduire que chaque grande maison est divisée en deux habitations avec une porte centrale commune. Pour lui, le n°9 est donc la partie droite de la maison avec auvent. En couleur, trottoirs spacieux et proprets, l'apparence de la Cité d'aujourd'hui est flatteuse. Très éloignée, sans aucun doute, de la grisaille et de la gadoue des années trente.
Maisons mitoyennes de la rue d'Alsace qui désormais ne manquent pas de charme. D'autant que, me précise encore mon ami, d'après une vue aérienne, chaque double maison est un carré. Les Zanda-Hurbain devaient donc disposer, en 1931, année du recensement, au n° 9 de la rue d'Alsace, de deux pièces au rez-de-chaussée et de deux pièces à l'étage. Les maisons avaient toutes des jardins à l'arrière. Qu'on peut découvrir sous un autre angle de prise de vue. Le jardin, sûr, pour les mineurs, le bon moyen de se remettre les poumons à l'air pur. Le travail du jardin, une composante nécessaire de la vie du mineur. Sans oublier l'économie financière réalisée de cette manière. En cultivant et en récoltant ses propres légumes.
Francesco Zanda était-il un bon jardinier ? Son fils de trois ans le rejoignait-il au jardin ? Pour gambader dans les allées. Je ne le saurai jamais. Je l'imagine. Ça me plait de l'imaginer.