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Je me souviens de la rue Rigollot où fut signée la Charte d'Amiens. 13 Octobre 1906. Texte rédigé par Victor Griffuelhes et Emile Pouget. Victoire du courant syndicaliste révolutionnaire dans le mouvement ouvrier de l'époque en France. Ce courant regroupe des militants de différents horizons, des socialistes, des vaillantistes, des anarchistes et des allemanistes, du nom de l'un des principaux animateurs du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, Jean Allemane.
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Je me souviens que la Charte d'Amiens assigne au syndicalisme un double objectif : la défense des revendications immédiates et quotidiennes, et la lutte pour une transformation d'ensemble de la société, mais en toute indépendance des partis politiques et de l'État.
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Je me souviens de mon premier photo/poème du temps où je n'avais pas encore d'appareil photo : Le vieil homme marchait, Balançant le bras, Horloge humaine, Rythmant le temps des choses.
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Je me souviens de Roland Dorgelès journaliste pour de nombreux titres, au Sourire, à Fantasio, au Petit Journal et, de 1917 à 1920, au Canard enchaîné. En 1939, il rempile et devient correspondant de guerre pour Gringoire. C'est Dorgelès qui est à l'origine de l’expression «Drôle de guerre», passée à la postérité.
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Je me souviens de la lettre X, belle inconnue de l'algèbre nocturne de mon enfance de petit ramasseur de racines de liseron et de chiendent. Souvenir du Liard de France, à l'effigie de Louis XIV, libéré par la bêche de mon père. X majuscule, lettre distinctive de l'atelier monétaire d'Amiens. Au cours des règnes de Henri III, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV.
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Je me souviens du Jeu de paume rue de Bracq et du jeu de paume rue Beauregard.
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Je me souviens de la démolition de la muraille intérieure d'Amiens, sur ordre du Roi Louis XI.
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Je me souviens de la rue qui mène de la Belle croix au cimetière Saint-Denis, rue qui deviendra rue des fossés Saint-Denis, puis rue neuve des Fossés, avant de devenir rue des Trois-Cailleux.
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Je me souviens d'Albertine et de Julien, de leur mariage à Amiens, le 7 février 1959. Le temps de se dire oui à la Mairie et Albertine est reconduite dans sa cellule. Les jeunes mariés pourront se voir au parloir. Julien Sarrazin, faute de preuves, a été relaxé du dernier cambriolage, mais Albertine a été reconnue coupable et doit purger sa peine. Egalement "payer" son évasion de la prison-école de Doullens. Là où, en sautant du rempart de dix mètres, elle se casse ce petit os du pied qui a pour nom... l'astragale.