141
Je me souviens de la rue Jules Barni et de la Cité administrative.
142
Je me souviens de l'entrée de la caserne Friant, avenue du Général Foy.
143
Je me souviens de la foire au pain d'épices, de son unique manège à l'ancienne, avec de vrais chevaux de bois et son carrosse à faire rêver plus d'une princesse. Première ou deuxième semaine d'Avril.
144
Je me souviens de Jean-Pierre Facquier et de son atelier de sculpteur sur bois au numéro 45 de la rue Motte, au cœur du quartier Saint-Leu. Lafleur, Sandrine, T'chiot Blaise et Papa tchu-tchu pour bons compagnons.
145
Je me souviens du 15 Août à La Hotoie et des joueurs de ballon au poing. Des étoiles que ça allume ce jour-là dans les yeux de mon vieux camarade de lycée, Gilles Caron.
146
Je me souviens de la rue du Bout du Monde.
147
Je me souviens de Léopold Sédar Senghor, prisonnier de guerre au camp d'Amiens. Front - Stalag 230. Les poèmes du recueil Hosties noires qui paraît au Seuil, en 1948, ont pris corps au cours des mois de détention au Camp d'Amiens.
148
Je me souviens de "L'Essentiel de la vie amiénoise", mensuel créé par Hervé Penin, Jack-Orial Durvicq, Jean-Marie Pinson et Jean-Pierre Bergeon.
149
Je me souviens de l'engouement des années 80 pour les cartes postales du début du siècle. Surtout pour la vue, les scènes de rue, les marchés et les petits métiers. Moins pour les mots, souvent griffonnés à la hâte. Rarement écrits avec application, même si parfois pleins de pleins et de déliés.
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Je me souviens d'Amiens au futur, là où les souvenirs ont la vie dure.
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.