Cher citoyen malgré tout toujours de gauche,
Tu ne connaissais pas ce bistrot de La Hotoie et son patron adorablement sympa. L'adresse, rue Jean Jaurès, sonnait comme un SOS. Tu es venu avec un camarade de Lycée. Un ami du milieu des années soixante. Un ami du temps des Trente glorieuses. Tu racontes ça aujourd'hui, tu passes pour un vieillard. Les Trente glorieuses, tu sais bien, cette période d'une trentaine d'années qui a suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, jusqu'au premier choc pétrolier de 1973. Une période de prospérité exceptionnelle pour les pays industrialisés occidentaux. Plein emploi, accroissement du pouvoir d'achat et fort développement de la consommation de masse.
Les historiens affirment que le mode de vie des français a davantage évolué durant ces trois décennies que durant les deux siècles précédents et que le niveau de vie a été multiplié par 5 de 1945 à 1975.
Sécurisation des revenus par mise en place, de fait, d'un Etat-Providence, création de la Sécurité sociale, des Allocations familiales, des régimes de retraite, instauration, en 1950, du salaire minimum interprofessionnel garanti, le SMIG, avant que des ânes prétentieux et diaboliques ne le rebaptisent SMIC, Salaire minimum de croissance. Novlangue Orwellienne et Non sens, puisqu'il croit de moins en moins le Salaire minimum de croissance. Sans oublier cette géniale invention des congés, des congés payés.
Troisième semaine de congés payés en 1956 et quatrième semaine de congés payés en 1965. Ce qui, en plus du repos légitime des travailleurs qu'on n'appelle pas encore uniquement des salariés, accentue la relance de l'économie par le développement les dépenses de loisirs. Sécurité sociale, Allocations familiales, Retraites, Salaire minimum, Congés payés, toutes choses que la plupart des politiciens d'aujourd'hui voudrait - projet lamentablement stupide - réduire ou détruire.
Les Trente glorieuses, expression créée par Jean Fourastié, économiste français, dans son livre "Les Trente Glorieuses, ou la révolution invisible de 1946 à 1975", publié en 1979. Elles font référence aux "Trois Glorieuses", les journées révolutionnaires des 27, 28 et 29 juillet 1830.
Aujourd'hui, ce serait plutôt Les Trente miséreuses ou Les Trente piteuses qu'il faudrait écrire et publier. Qui oserait écrire et publier ça ? Gérard Filoche sans aucun doute.
Car rue Jean Jaurès, tu es venu pour entendre Filoche, pour écouter Filoche, Gérard Filoche, candidat à la primaire de la gauche. 70 ans au compteur. Fils d'ouvrier, ouvrier lui-même, avant d'être Inspecteur du travail. Un redoutable orateur et un fin dialecticien. Un empêcheur d'ENAiser en rond. Un type. Un mec. Un gars. Un homme quoi. Un humain. Un véritable être humain. Qui se soucie des autres humains, ses frères.
Quelques phrases piquées au vol dans une soirée grandiose, une de celles qui te réconcilient avec la politique, avec l'action politique :
Si on perd le 23 Avril 2017, ce sera le désastre et on ne reconstruit rien sur des ruines. Faut tout faire pour ne pas être éliminé au premier tour.
Il y a encore un espace pour gagner, c'est l'unité, l'unité de la Gauche, avec tous ceux qui se battent pour un candidat commun. Même avec des divergences, on peut construire une plateforme commune, un texte avec 50 mesures essentielles, inverser la tendance et mieux répartir les richesses,
Dire qu'on est pour les 32 heures, le Smic à 1800 €uros, la retraite à 60 ans, limiter les écarts de salaires dans les entreprises à 20 fois le Smic,
Réforme bancaire, réforme fiscale,
L'impôt, il faut qu'il soit plus haut pour ceux d'en haut, plus bas pour ceux d'en bas.
On ne va pas battre Fillon avec le programme de Valls,
Macron et Valls, Brutus 1 et Brutus 2, Hollande s'est fait marabouté par son Ministre de l'Economie et doublé par son 1er Ministre, celui qui a utilisé le 49.3 pour casser un siècle de droits du travail,
Qu'on arrête de nous parler des "charges", les "charges" des patrons ne sont pas des "charges", ce sont des "cotisations", du "salaire différé" !
L'Histoire de la Gauche en France se jouera le 22 et le 29 Janvier prochain, nous n'avons pas le droit de manquer ce rendez-vous, car la France n'a jamais été aussi riche et les richesses aussi mal partagées.
Ce soir, ou plutôt cette nuit, tu rentres chez toi en te disant : ça fait du bien d'entendre parler un homme comme ça. Un ton de liberté, pour ne pas dire de libertaire. Un ton de vérité aux siècle des faussaires. Une vraie authenticité au siècle des faussaires et des fossoyeurs. Filoche, ça te redonne du baume au cœur. Filoche, en plus, c'est simple. Son slogan l'affirme sans hésitation : Filoche, c'est fastoche !
Autrement dit, quand la Gauche s'effiloche... La Gauche, c'est Filoche.