Le revenu annuel d’un grand patron représente de 600 à 1 200 années de Smic. De 8,1 millions d’euros (équivalents à 598 années de Smic) pour Jean-Paul Agon (L’Oréal) à 15,2 millions d’euros (1 122 années de Smic) pour Carlos Ghosn, patron de Renault-Nissan.
Cher républicain de... gauche !
Tu te demandes ce que tu es allé faire dans cette galère. Sont quand même bien tous de droite. Aucune illusion à avoir. Comment as-tu pu penser que leurs valeurs étaient compatibles avec tes valeurs ? Suffit de gratter un peu, dans les discours, dans les idées, dans les programmes, et tu vois très vite où ça coince et où ça bloque. Sont pas des altruistes. Te parlent au nom du peuple, certes, mais ne sont franchement pas très "peuple".
La sécurité sociale, inventée par la droite, généreuse et humaine ?
La retraite des travailleurs, octroyée spontanément par la droite, compréhensive et humaniste ?
La semaine de 40 heures ou celle de 35 heures, accordée magiquement par la droite, touchée par la grâce prolétarienne ?
Rien de tout cela n'existerait si la gauche n'était pas passée par là. La preuve, c'est qu'ils veulent, tous, tout supprimer: Macron, Fillon, Juppé, Sarko and co. Une seule et unique obsession : tailler, tailler, mettre en pièces le droit du travail, les acquis sociaux, remettre en cause ceci, réduire cela, rogner ici, supprimer là bas... Mais rien, bien sûr, dans leurs délires de table rase sur les salaires des grands patrons. Aucun des sept et pas davantage aucun, aucune, des journalistes qui ont "animé" les trois débats télévisés n'ont songé à aborder le sujet. Même pas pour nous donner le dernier classement, sans aucun esprit de polémique, juste dans le cadre d'une objectivité statistique, style :
Sans oublier le Directeur Général de Sanofi, Olivier Brandicourt, 16,8 millions, parmi lesquels il faut compter 7,2 millions de “primes de bienvenue”, octroyées sous la forme d'indemnités et d'actions gratuites de performance... Gilles Gobin, le fondateur de Rubis, a pour sa part touché 16,4 millions. Avec un revenu de plus de 15 millions, Carlos Ghosn, le PDG de Renault et de Nissan arrive troisième du classement.
Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, a vu sa rémunération totale augmenter de 31% et atteindre 14,1 millions d'euros. Cinquième du classement, Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric, a touché le jackpot avec une hausse de 86%, notamment grâce à une compensation financière liée à l’abandon de son régime de retraite supplémentaire. Il a ainsi touché 10,4 millions.
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Après ça, entendre François Fillon te demander de travailler "39 heures payées 37" pour sauver la France, ça te fout la gerbe et tu te demandes ce que le directeur général de Sanofi pourrait faire comme effort pour sauver le pays. Toutes proportions gardées, bien sûr.
Alors, toi, petit citoyen républicain de gauche, qu'es-tu allé faire aujourd'hui dans la primaire de la droite et du centre ? Te prononcer pour un candidat qui veut surtout vulnérabiliser les plus vulnérables ? T'as vu de la lumière, quelques visages connus, aimés ou appréciés, autrefois, dans l'autre siècle, dans les années soixante-dix, juste après 68 et bien avant 81... T'as vu de la lumière, tu as poussé la porte, t'es entré et... t'as voté !
Bon, c'est vrai, ces dernières semaines, radios, télés, Libé, Le Monde, Le Figaro, et même ton Courrier Picard, on t'a tellement buriné le cerveau avec cette primaire que tu as eu une réaction... primaire. Tu t'es dit que tu allais, mais oui, participer à la primaire de la droite et du centre. Tu t'es même dit que dans la mesure où le 7 Mai 2017, tu risquais d'avoir à choisir, comme en 2002, entre la droite et la droite extrême, ( Jacques Chirac élu le 5 mai 2002 avec 82,21 % des suffrages, grâce au soutien massif de la gauche ) tu pouvais déjà te familiariser avec le nom de celui qui serait probablement, sûrement, inévitablement, forcément... "ton" candidat.
Oui, mais...Tout citoyen inscrit sur les listes électorales peut venir voter à la primaire, à deux conditions : signer la charte d'adhésion "aux valeurs républicaines de la droite et du centre" et s'acquitter d'une participation financière de deux euros.
Faut d'abord signer la Charte ! Quelle Charte ?
Signer la Charte d'adhésion aux valeurs républicaines de la droite et du centre, tu imagines. La Charte ! Quelle Charte ? La Charte d'Amiens, fondatrice du syndicalisme moderne ? La Charte des droits et devoirs des journalistes professionnels, non ! La Charte d'adhésion aux valeurs républicaines de la droite et du centre.
Y aurait-il des valeurs propres à la droite et au centre ? Ou les valeurs républicaines sont-elles universelles, que l'on se situe dans la famille de droite ou que l'on se sente plus à l'aise dans la famille de gauche ?
La preuve qu'il y a toujours une gauche et une droite, c'est Sarkozy, lui-même, qui la donne en balançant à Juppé, au temps où il croit qu'il est son principal rival : "Si on est de gauche, c'est qu'on ne partage pas les valeurs de la droite et du centre. Donc, on appelle des gens à venir pour signer une charte dont ils ne croient pas un mot. Ça s'appelle quoi ? Du mensonge et de la déloyauté."
"Analyse un peu étrange de la part d'un président de la République qui a fait rentrer des socialistes au gouvernement", ironise alors François Fillon, qui a été Premier ministre de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012, et qui "ne conteste pas le fait que des hommes et des femmes qui pensent différemment puissent venir participer à la primaire de la droite et du centre".
"Il n'y a pas une carte d'identité politique. La plupart des électeurs sont des hommes et des femmes qui sont capables de voter pour la gauche une fois, pour la droite une autre fois", argumente d'ailleurs, de façon très pertinente, l'ex-locataire de Matignon qui souhaite "une primaire la plus large possible, déjà une manière de faire craquer les vieilles structures."
Pour mieux renvoyer aux oubliettes les vieilles figures.