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18 novembre 2016 5 18 /11 /novembre /2016 00:10
Amiens. 17 Nov. 2016. © Jean-Louis Crimon / Capture d'écran France 2.

Amiens. 17 Nov. 2016. © Jean-Louis Crimon / Capture d'écran France 2.

Cher téléspectateur... d'hier soir,

 

T'en reviens pas ! Y' a même Elkabach ! Tu imagines, le show que ça va être ! Tu te dis que si ça continue, Marchais va se pointer et Mitterrand avec, et que le dernier débat de la primaire des soi-disant Républicains va finir en programme commun. Rêve pas trop quand même, on n'est plus en 1976, on est sur France Télévision, en... 2016. 

A y regarder d'un peu plus près, on se croirait même dans une spéciale de Questions pour un champion, sans les buzzers, et sans Julien Lepers. Ou bien alors, vocalises, vocalises, dans une version de The Voice. Boutons-pressoir et Télé-crochet, vous nous manquez, car plus ça va, plus le spectacle prend le pas sur les idées. Politique spectacle en prime time. Que veux-tu, c'est désormais la loi. Pas des chanteurs, mais des maîtres chanteurs ! Et toi, pôvre citoyen, tu gobes ou tu fais semblant de gober.

 

Dernière ligne droite, ou plutôt balle au centre pour les sept candidats à la primaire de la droite et du centre: Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé et Jean-Frédéric Poisson. Sept pour une seule et même rengaine : la droite a les remèdes pour mettre fin à l'intermède. Hollande, pas de danger que le peuple en redemande !

Ultime débat télévisé, mais sujets trop théoriques - Dieu, que ça manque de vécu ! - et quelques pitoyables petits coups de gueule contre les journalistes et les médias. La grand messe ne tient pas ses promesses. Les grands prêtres ne sont pas à la hauteur.

Tu devines déjà le refrain. Finale à trois attendue, comme de bien entendu. Dans ce dernier débat, c'est François Fillon qui tire son épingle du jeu. L'ancien Premier ministre semble "le plus convaincant". Il entend bien perturber le duel annoncé entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Les trois sont désormais dans un mouchoir de poche. Ils ont relégué les autres concurrents au second plan. Le Maire décevant. Poisson désopilant. Copé écopant. NKM, même en perdant, au... firmament. Des étoiles plein les yeux. Et je me gorge, et je me rengorge. En veux-tu, en voilà ! A qui mieux mieux.

Au final, déception, trahison. Débat terne et brouillon, tendu, confus, sans plus. Ton épicier du coin de la rue a, lui, la bonne formule : quand deux chiens se battent pour un os, c'est le troisième qui part avec !

Deux grands moments quand même, hier soir, juste avant la fin : François Fillon joue son Red Chef. Interrompt David Pujadas pour critiquer l’organisation du débat. Interpelle les journalistes, remet en cause un débat « où vous balayez des sujets de fond en trente secondes ».  Réclame davantage de temps de parole pour les propositions, moins pour les interpellations entre candidats. « Vous avez une conception de ce débat en termes de spectacle. Laissez-nous nous exprimer, Monsieur Pujadas ! », lance l’ex-Premier ministre. Et d’embrayer sur la santé : « Je voudrais qu’on réforme la politique de santé, qu’elle soit basée sur les médecins généralistes et désétatisée ».

Mais la palme est à nouveau pour Sarko qui, décidément, est toujours là où on l'attend. La question de David Pujadas sur le financement par Kadhafi de sa campagne de 2007 va le faire sortir de ses gonds. Ziad Takieddine a affirmé avoir remis des valises d'argent en billets à l'ex Président, alors au Ministère de l'Intérieur. Affirmations que l'intermédiaire franco-libanais a confirmé devant les enquêteurs de l'office anticorruption de la police judiciaire à Nanterre.

 

- Avez-vous, oui ou non, reçu de l'argent liquide de Libye pour financer votre campagne de 2007, comme l'a affirmé l'intermédiarie Ziad Takieddine ?

 

Pour toute réponse, Sarkozy traite Pujadas avec le plus méprisable des mépris:

- Quelle indignité, nous sommes sur le Service Public, vous n'avez pas honte  de donner écho à un homme qui a fait de la prison, qui a été condamné à d'innombrables reprises pour diffamation et qui est un menteur !

Mais où est l'indignité, chez Puj' ou chez Sarko ?

 

Toi, tu te dis que, cette fois, le débat est tombé bien bas. L'ancien Président avec. Qui est le plus indigne ? Celui qui croit de son devoir de poser une question qui se pose ou celui qui, pour ne pas répondre à la question, insulte et le journaliste et le service public qui l'emploie, en s'exclamant : Quelle Indignité... c'est une honte ?

 

Spéciale dédicace pour celui qui va bientôt devoir apprendre l'humilité avec ce vieux dicton picard : Ch'est ch'ti qui l'dit qui y'est !

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