Cher petit piéton perdu,
C'est une ville qui marche sur la tête. C'est désormais un fait établi. Une vérité du bitume. Les deux-roues déroulent à fond la caisse sur l'asphalte des piétons. L'absence de pistes cyclables a dans cette ville des conséquences ailleurs incroyables. Les cyclistes s'annexent le trottoir et, que tu t'étonnes ou que tu t'indignes, c'est à toi d'aller te faire voir. C'est désormais comme un acquis. Un nouveau droit qu'ils s'octroient. Pour eux, c'est, bien sûr, moins dangereux que sur la route et, en plus, ou en prime, le trottoir est parfaitement roulant. Problème: c'est toi le piéton qui risque gros. Toi qui t'effaces quand ils arrivent vers toi. C'est comme ça. Eux trouvent ça normal que tu te colles au mur pour les laisser passer. A peine s'ils te gratifient d'un sourire ou d'un merci. Toi, en tout cas, tu es vraiment à leur merci.
Avec ou sans malice, toi, tu t'exclames: mais que fait la police ?