Cher travailleur manuel,
Aujourd'hui, tu voudrais écrire un poème pour le peintre qui s'agenouille devant la porte à peindre. C'est si rare de voir un ouvrier s'agenouiller devant le travail à faire. Il y a de l'amour et du respect dans cette attitude. De l'amour du travail bien fait. Du travail à faire. A faire dans le respect du travail bien fait.
Tu te souviens d'un jardinier à genoux devant sa plate-bande à désherber et à refleurir. A genoux ou le dos courbé en signe de salut. Le salut à la terre à la manière d'un vieil Indien. A genoux pour se mettre à la hauteur du travail à faire. En harmonie. A bonne distance du geste à faire.
Façon d'être et manière de saluer la tâche à mener à bien. Discours impensable de nos jours même si tu le penses toujours. Discours incompréhensible.
Toi, pour le travail avec les mots, tu es toujours debout, en mouvement. Tu marches. Tu déambules. Ton esprit ne va si tes jambes ne l'agitent. Montaigne dixit.