10 juillet 2016
7
10
/07
/juillet
/2016
00:02
Cher éphémère qui rêve d'éternel,
Toujours la mesure du temps t'obsède et toujours cette phrase de Stendhal te poursuit: "Une mouche éphémère naît à neuf heures du matin dans les grands jours d'été, pour mourir à cinq heures du soir."
Bien sûr, pas question de prendre la mouche devant cet oeil-de-boeuf. Tu trouves simplement le clin d'oeil amusant. On a beau te persuader que tu es fait pour vivre cent ans, tu sais, toi, que ta condition première est éphémère: gloire éphémère, succès éphémère, bonheur éphémère, amour éphémère...
Heureusement, cette nuit encore, tu t'endors en te récitant Baudelaire:
Mes baisers sont légers comme ces éphémères,
Qui caressent le soir les grands lacs transparents.
Tu sais que tu n'es qu'un insecte à quatre ailes verticales au repos, qui ressemble à une petite libellule, dont la larve aquatique vit plus d'un an et l'adulte... un seul jour.