Cher humain désespéré,
Parfois tu te dis que c'est trop facile de céder à la pression. A l'opppression. C'est leur faire trop d'honneur à ces tueurs que de tout arrêter. Que de poser un genou à terre. Que de baisser la tête. Aucun Dieu ne peut justifier un tel mépris de la vie. Aux morts, les vivants se doivent d'être vivants. Plus que jamais vivants. Nous faut immédiatement reprendre nos rires, nos chants, nos cris. Ne jamais donner l'impression d'avoir peur. Fléchir, non, jamais ! Plutôt... réfléchir. Avant de réagir.
Bien sûr, tu le sais bien, il y a, du côté des officiels, des responsables, du côté de ceux qui exercent le pouvoir, comme dans tout séisme, la crainte d'une réplique. Donc, à peine inauguré, L'ESPACE LéO FERRé sera muet. Pardon, Léo, mais... Dans ce monde où les muselières... ne sont plus seulement faites pour les chiens, ce soir, ça manque cruellement d'aboyeurs ! Les hommes aux abois n'aboient plus ! Léo, reviens ! Tu nous manques... TERRIBLEMENT !
Soir de deuil sur Peille. Spectacle annulé. Rassemblement interdit. Arrêté Préfectoral. Se taire. Se recueillir. Chanter en silence dans sa tête des chants de révolte et de liberté.
Toi, tu préfères te recueillir devant le beau sourire de Marie. Marie à la fenêtre. Dans la maison de Blandine et Jacky. Au milieu de l'après-midi d'un 14 Juillet qui n'a pas encore viré au cauchemar. Un instant d'une beauté précieuse et rare.
Je vous salue Marie, pleine de grâce...