Cher vieux passager du Cloître,
Ce soir, enfin, tu as su prendre le temps. Du bon temps. Tu en as pris plein les yeux et plein les oreilles. Plein le coeur aussi. Cette ville, redevenue ta ville, a la réputation d'être peu festive. Souvent triste et grise. En permanence sur une incroyable réserve. Mise à part sa Fête dans la ville, grandiose métamorphose annuelle.
Début juillet, Yakoub te l'avait promis. Tu ne serais pas déçu. Amiens la grise sait aussi se peindre des couleurs et des accents du Sud. Yakoub n'est pas peu fier de "sa" réussite. Il peut. Il doit. Ils ne sont pas si nombreux à avoir cru en lui, en son projet, de faire vivre 5 soirs par semaine, pendant près d'un mois, ce cadre fantastique au coeur de la ville. Cloître Dewailly. Cloître qui accueillit, à la rentrée universitaire 69-70, les étudiants en Philo-Psycho-Socio de la toute jeune Université de Picardie. Ton voyage, ce soir-là, est aussi voyage dans le temps. Des rires et des sourires, des prises de paroles de l'après 68, se mêlaient étrangement aux rires, aux sourires et aux conversations 2016.
Ce Voyage au coeur de l'été, 12ème édition, c'est un tour du monde en musiques et en chansons, c'est du bonheur à portée de mains. Devant son rêve éveillé, Yakoub en a les yeux qui brillent. De belles étoiles s'allument dans ses yeux de grand gosse. Simple, avec lui, tu retombes en enfance, le seul pays qui vaille, celui où toutes les musiques sont possibles. Où toutes les paroles sont encore à écrire. La force de Yakoub, c'est d'avoir cru en son rêve. Son rêve est devenu réalité. Total respect.
Mirage ou vrai voyage au coeur de l'été, thé à l'amante ou pas, table de célibataire ou joyeuse tablée de gais lurons, il y a belle lurette que tu n'as pas passé une telle soirée dans cette ville qui sait surprendre quand on sait la prendre ou la comprendre.
A l'heure mauve où s'en viennent boire les licornes. Car toi, tu as vu La Licorne mauve s'en venir boire la lumière des projecteurs, et l'incroyable sourire de ton ami Yakoub qui l'adoube.
C'est ça aussi, le mektoub.