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7 juillet 2016 4 07 /07 /juillet /2016 00:03
Paris. Métro Jasmin.6 Juillet 2016. © Jean-Louis Crimon

Paris. Métro Jasmin.6 Juillet 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher lecteur des Transports en commun,

 

Lire dans un train, dans un avion, oui, sans doute. Tu y prends souvent un réel plaisir. Dans le métro, debout, pas évident. Ce matin, ton voisin lit - c'est devenu presque banal - sur une tablette. Une liseuse. Les caractères sont agréables. Le passage est superbe. Ton regard a zoomé sur le prénom Julien. Un sourire au lecteur du métropolitain. Tu lui demandes l'autorisation de photographier la page qu'il est en train de lire. Logiquement, la conversation se poursuit sur le livre numérique. Tu lui avoues ta préférence pour le vrai livre. Ce à quoi le lecteur de tablette te fait remarquer que pour tourner les pages, dans un métro bondé, c'est plus facile qu'avec un vrai livre et une vraie couverture. En tout cas, ça ne gâche pas son plaisir de lire Le rouge et le noir.

 

Vous échangez ensuite sur le héros malheureux du roman de Stendhal, ce Sorel type même de l'homme victime de sa condition. Ambitieux, d'une intelligence très supérieure à la moyenne, partagé entre l'enthousiasme et l'hypocrisie, et finalement victime d'un système social figé.

Tu te souviens de la façon dont on parlait de Stendhal en cours de littérature. Manière trop stéréotypée à ton goût. Manie de décrytper sans nuances un personnage, pas si éloigné de Henri Beyle, alias Stendhal. Henri Beyle, l'auteur. L'auteur aussi de La Partreuse de Charme  enfin, tu veux dire de La Chartreuse de Parme.

Le lecteur de livres numériques aime ce côté personnage tragique de Julien Sorel, avec sa lutte condamnée d'avance. Le refus de la place que sa naissance lui destine et cette révolte qui l'oppose à la société toute entière, et qui ne peut se solder que par l'échec. Personnage ambigu, sympathique et détestable à la fois, Julien Sorel, est toujours l'une des figures les plus marquantes de la littérature française.

Henri Beyle peut être fier de ce succès posthume. Lui qui pensait que son oeuvre ne pourrait être immédiatement comprise. Grande sensibilité sous un apparent cynisme, a-t-on dit de Julien Sorel. Sans doute aussi un peu beaucoup de la personnalité de Beyle.

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