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14 avril 2016 4 14 /04 /avril /2016 09:56
Paris. France Inter. 3 Mai 2012. 09:21. © Jean-Louis Crimon

Paris. France Inter. 3 Mai 2012. 09:21. © Jean-Louis Crimon

Cher citoyen déçu, désabusé, désespéré,

 

Aujourd'hui, tu te souviens de l'anaphore, tu sais ce fameux grandiose moment de télévision politique. Cet instant où un candidat à la fonction suprême se prend soudain pour Rimbaud en campagne et se met à remonter des fleuves impassibles de télespectateurs médusés. Figure de style pour triompher d'un face à face stérile. Tu as encore dans l'oreille cette fausse impro sans pareille:

 

 

" Moi, Président de la République,

je ne serai pas le chef de la majorité,

je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Elysée,

 

" Moi, Président de la République,

je ne traiterai pas mon Premier ministre de collaborateur,

 

" Moi, Président le République,

je ne participerai pas à des collectes de fond pour mon propre parti dans un hôtel parisien,

 

" Moi, Président de la République,

je ferai fonctionner la justice de manière indépendante,

 

" Moi, Président de la République,

je n'aurai pas la prétention de nommer les présidents des chaînes publiques,

 

" Moi, Président de la République,

je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire,

 

" Moi, Président de la République,

je constituerai un gouvernement paritaire, autant de femmes que d'hommes,

 

" Moi, Président de la République,
je serai un Président qui ne veut pas être chef de tout et en définive chef de rien,

je respecterai les Français, la proximité avec les Français

 

" Moi, Président de la République,

j'essaierai d'avoir de la hauteur de vue. "

 

En face, ce jour-là, à ce moment-là, Sarko le vieux routier, n'en revient pas. Sa profession de foi, à lui, en devient plate. Elle tombe à plat. Sur ce coup là, c'est Hollande qui fait péter l'audimat. C'est Sarko qui est échec et mat. Hollande l'épate. Sarko se prend un sacré coup de latte.

Aujourd'hui, quatre ans plus tard, tu te demandes qui sera celui qui jouera le coup de l'anaphore au Président sortant. Dans moins d'un an.

 

D'ici là, tu te dis que la solution, pour François Hollande, c'est sans aucun doute de relire La République. La République de Platon. Pour fuir les sirènes de... Macron.

Platon, oui, Platon. D'une autre envergure et d'une autre ambition que... Macron. Histoire de reprendre un peu de... hauteur de vue. C'est bien vous, Monsieur Hollande, qui disiez, il y a très précisément quatre ans: " Moi, Président de la République, j'essaierai d'avoir de la hauteur de vue. "

Le moment n'est-il pas venu ?

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