Cher petit penseur du premier matin du mois... doute,
Cette photo, c'est une réponse au sujet de Philo du Bac de cette année: Travailler moins, est-ce vivre mieux ? Forcément, les fous du boulot répondront toujours: Travailler moins, c'est vivre moins. Sans oublier de citer au passage celui qui a inventé: " Travailler plus pour gagner plus." Quel âne, celui-là !
D'abord, le vivre mieux n'est pas forcément dans l'avoir plus. Tu le sais bien, toi, il est dans l'être davantage, dans l'être plus. C'est ce que tu choisirais si c'était à refaire. Exister, non pas vivre, non pas survivre. Donner toute sa puissance au joli concept d'existence. Entre la vie et l'existence, qui dira jamais la différence ? L'existence rime avec nonchalance et avec élégance. Sans doute aussi avec chance.
Bien sûr, il faut travailler pour vivre. Avoir un travail pour - comme ils disent- subvenir à ses besoins. Ses besoins premiers. Ses besoins vitaux. Besoins fondamentaux. Se loger. Se nourrir. Dormir. Récupérer sa force de travail. Pour mieux recommencer. Repartir au combat, c'est à dire au boulot.
Une vie de travail, c'est souvent le sacrifice d'une partie de sa vie et pour certains le sacrifice de toute une vie, de toute leur vie. Vie faite de renoncements successifs jusqu'au renoncement ultime. Tu ne seras jamais ce que tu voulais être.
Le slogan bombé sur la façade de la Sécurité Sociale par des étudiants gauchistes de la fin des années 70 n'est pas dénué de sens. On perd sa vie à la gagner. Oui. Objectivement. Mais comment faire autrement ?